Boucles d’oreille créoles : une longue histoire dans le temps

Ces dernières années, les boucles d’oreille créoles ont fait leur retour dans la mode féminine, grâce à leur simplicité et leur capacité à accompagner tous les looks. Qu’ils soient en argent ou dorés, en anneaux ronds ou ovales, mini ou maxi, ces accessoires indémodables nous séduisent tous, quels que soient nos goûts.

Et nous ne sommes pas les seules à tomber sous leur charme. Tout au long de l’histoire, elles ont fasciné les femmes autant que les hommes, dans les civilisations africaines, sud-américaines et européennes.

Les créoles font partie des bijoux les plus anciens de l’histoire humaine. Leurs origines remontent à très loin, à la Mésopotamie, une région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l’Euphrate et correspondant pour sa plus grande part à l’Irak actuel. Les fouilles archéologiques ont permis d’en trouver dans des tombes sumériennes datant de 2 500 av. J.-C. Ces grands anneaux étaient censés protéger les oreilles, considérées à ces temps comme les portes de l’esprit et de l’intelligence. Mais, d’autres sources pensent que les accroche-cœurs ont vu le jour à la même époque en Nubie, une civilisation africaine qui vivait sur le territoire du Soudan actuel et du sud de l’Égypte.

Un bijou plaqué or abordable

Aujourd’hui, on peut trouver de très tendance, de toutes les tailles, des plus petites au plus grandes. De style aussi varié qu’original, la bouclette peut être torsadée ou émaillée (grandes et petites mailles) pour des bijoux fantaisie. Du côté des matières, on peut en avoir en zircon, perles, avec pendentifs et en plaqué or. À ce niveau, il y a des circulaires de 18 carats. Ce qui signifie qu’il y a 75% d’or pur, 12,5% d’argent et 12,5% de cuivre dans le bijou avec une couche de 3 microns. On obtient ainsi un meilleur compromis couleur/propriété mécanique. On peut aussi se contenter d’un accessoire de 16 carats, également parfait. Contrairement à l’or pur, le plaqué or est très abordable, avec les mêmes caractéristiques. Cette matière sert ainsi à confectionner des créoles pas chères comme les types fantaisie.

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Les pharaons égyptiens amateurs de créoles

Cette thèse serait d’autant valable qu’on retrouve ces bijoux plus tard dans la même région. En effet, vers l’an 1 500 av. J.-C. la population de l’Égypte utilisait beaucoup ces ornements. Ils symbolisaient à la fois la richesse et la beauté. Selon certaines légendes, on s’en servait pour se protéger des esprits qui voulaient voler le savoir des êtres humains. Cependant, ces agrafes avaient un but largement décoratif, même pour les pharaons, quel que soit leur sexe. On en a aperçu notamment sur Cléopâtre, Toutankhamon et Hatchepsout. Quand ces souverains mourraient, ils étaient enterrés avec des boucles d’oreilles pour, dit-on, améliorer ou conserver leur beauté dans l’au-delà.

Jules César portait des bijoux

À la suite des Égyptiens, les Romains de l’Antiquité ont adopté ces anneaux, considérés comme un signe de fortune. Ils ont été sans doute influencés par Jules César, l’amant de la reine Cléopâtre. En effet, l’empereur portait lui-même des créoles pendant son règne en l’an 100 avant J-C. Il en avait pris l’habitude en venant en Égypte voir son amante. Des siècles plus tard, on retrouvait ces bouclettes dans les autres régions d’Afrique, grâce aux différentes migrations des peuples. Au moment de la traite négrière, les esclavagistes découvrirent ces ornements sur leurs captives. Arrachées aux siens, ces dernières n’avaient pour seuls souvenirs de leur terre natale que ces agrafes. C’était aussi les seuls bijoux que les esclaves avaient le droit de porter.

Des accessoires relancés dans les années 1960

Au fil du temps, ces créoles sont devenues un symbole identitaire fort. D’où le nom qu’elles ont pris dans les colonies françaises des Antilles. Après l’abolition de l’esclavage, les femmes ont continué à les porter en toute liberté en songeant néanmoins à les agrémenter davantage. Plus tard, au XIXe siècle, ces anneaux ont été identifiés comme les attributs des esclaves affranchis. La tradition voulait que les enfants des maîtres remercient leurs nourrices en leur offrant des grains d’or, que celles-ci vont ensuite faire fondre pour produire des pendeloques. Au début du XXe siècle, les créoles s’imposent comme de véritables accessoires de mode, très populaires chez toutes les femmes anonymes et les actrices célèbres. On en avait serties de pierres précieuses ou de métaux nobles, notamment l’argent.

Dans les années 1960, la communauté afro-américaine se la réapproprie dans la droite ligne de sa revendication identitaire. À cause des coupes de cheveux abondantes, on en portait de très épaisses et de grande taille, dont les 90mm ou de 80 mm. Ce genre de forme était visible chez des activistes tels qu’Angela Davis et des artistes comme Tina Turner. Jusque dans les années 1980, les accroche-cœurs surdimensionnés continueront de marquer l’extravagance d’une époque assoiffée de liberté. Cependant, des tailles plus réduites se feront une place à savoir 70 mm, 60 mm et 50 mm.